Lorsque j’ai commencé mes études, nos professeurs nous ont promis monts et merveilles dont un job avant même notre diplôme. Mais, avant que j’ai eu le temps de débarquer sur le marché de l’emploi, le vent avait déjà commencé à tourner. En même temps, il fallait vivre dans une yourte en Mongolie (et encore) pour ne pas s’apercevoir que le climat était moins propice...
Même si, au final, j’ai eu plutôt de la chance, j’ai quand même eu le temps de découvrir les joies du chômage. Et, quand je dis les joies, je pèse mes mots J, la preuve:
- La glande : C’est bien connu, quand vous êtes au chômage vous êtes un glandeur. Après tout, vous êtes payés à ne rien faire ou presque. Déjà, rechercher un emploi prend du temps. Surtout que plus le temps avance, plus vous multipliez les démarches afin d’optimiser vos chances. Et puis, même si ça n’engage que moi, lorsque l’on est préoccupé on n’apprécie pas la « glande » de la même façon.
- L’image de soi : Dans l’inconscient populaire, un chômeur n’est qu’un profiteur voire un cloporte pour certains… Du coup, il est bien difficile d’avoir une image de soi positive. Il n’y a qu’à voir le petit rictus de la plupart des gens quand vous annoncez votre condition. Souvent, la phrase tombe comme un couperet « c’est génial, tu as du temps pour toi »…
- Le temps pour soi : Justement parlons-en de ce fameux temps pour soi. Alors, certes, du temps on en a. sauf que, quand vos amis et votre famille travaillent, les journées semblent très longues. C’est d’ailleurs durant cette période que j’ai compris pourquoi les personnes âgées faisaient leurs emplettes en même temps que tout le monde…
- Rendre service : Assez logiquement quand vous disposez de beaucoup de temps, ceux qui en ont moins en profitent pour vous demander de menus services. Sur le principe, rien de dérangeant, sauf que quand toutes vos sorties de la semaine se résument à aller chercher un recommandé pour l’un ou un pot de peinture pour l’autre cela devient nettement moins amusant.
- La nébuleuse Pôle Emploi : Même si je ne doute pas de l’efficacité de certains employés, j’ai quand même été confrontée à un problème majeur. J’ai découvert, à mes dépends, le système des radiations abusives. C’est-à-dire qu’un jour, vous recevez un courrier vous notifiant votre radiation sans autre forme de procès. Même si tout est rentré dans l’ordre très rapidement, j’ai passé une très mauvaise semaine.
- L’argent : Assez logiquement, vos revenus se trouvent nettement diminués, ce qui semble parfaitement normal. Mais, du coup, vous avez du temps pour faire du shopping mais plus d’argent ! Il faut positiver, cela permet de devenir un consommateur responsable et à l’affut des bons plans. Bon, j’avoue que je me suis bien rattrapée depuis ;).
- La mélancolie (version 19ème siècle) ou la morosité (version 21ème siècle) : Vous vous en doutez vu les points évoqués ci-dessus, le moral finit par en prendre un coup. En ce qui me concerne, le plus pesant a été l’absence de visibilité. C’est-à-dire que j’ai vécu dans l’attente de trouver, sans trop oser en profiter. Après coup, je me dis que j’ai été bête et que j’aurais dû faire plus de choses. Eternelle insatisfaite ?
Avant que vous n’appeliez la SPGD (Société de Protection des Galettes en Détresse) rassurez-vous, le chômage apporte néanmoins quelques menus plaisirs :
- Le petit déjeuner au lit : Confession, je suis une fan inconditionnelle de cette activité que, pour mon plus grand plaisir, j’ai pu pratiquer tous les jours pendant quelques mois J.
- Avoir le temps de regarder des séries – c’est bien simple j’arrivais à regarder tout une saison en quelques jours ; mais également de lire, de se promener.
- En période d’activité, j’ai tendance à courir partout. Pour la première fois, j’ai vraiment réalisé le plaisir de prendre le temps de faire certaines choses, de ne pas toujours être au bord de l’implosion.
Et surtout, j’ai compris que le chômage peut toucher tout le monde, que c’est une période difficile et pas toujours juste. Car malheureusement, faire correctement son job n’est pas toujours une condition suffisante pour garder un emploi.
j'étais à 2 doigts d'appeler la SPGD ^^ j'ai la chance de ne jamais avoir été au chômage "forcé", par contre en tant que freelance, je me suis reconnue dans certains points ;)
RépondreSupprimerJ'imagine ;)
SupprimerEtre freelance doit effectivement être inconfortable parfois
je me reconnais totalement ! ma 1ère période de chômage était affreuse, les gens me regardaient soit comme une pauvre fille, soit comme une sale profiteuse. je culpabilisais à mort et passais mes journées à envoyer des cv et postuler pour n'importe quel job pourri bien en dessous de mon niveau d'études (c'est à dire qui ne demandait aucun diplôme). j'ai perdu énormément de temps. beaucoup de stress. maintenant, j'arrête tout ça. je ne postule que pour des jobs qui m'intéressent, et je profite vraiment du temps libre de mon chômage, et j'assume totalement être chômeuse, je n'ai + honte de le dire. d'ailleurs, certains m'ont avoué récemment qu'ils enviaient ma liberté et que j'avais bien raison, c'est une grande victoire !
RépondreSupprimerc'est vrai que culpabiliser n'aide pas à se sentir bien, ni d'ailleurs à retrouver du boulot!
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